L’essor des énergies vertes à travers le monde va s’accélérer dans les cinq prochaines années. Pas une surprise. Mais quand les chiffres viennent de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) plutôt que des lobbies éoliens ou solaires, ils prennent plus de poids. Petit survol mondial.
Une croissance de 40% dans le quinquennat
Plus de 40% de croissance en cinq ans. C’est l’estimation globale publiée cette semaine par l’AIE pour les énergies renouvelables de 2012 à 2017. Une statistique d’autant plus significative qu’il ne s’agit pas de capacité installée mais bien de prévisions d’électricité produite. Cette progression de 40% tient donc compte de l’intermittence des énergies éolienne et solaire. La production d’électricité verte devrait donc passer de 4540 térawattheures (TWh) en 2011 à 6400 Twh en 2017. Soit environ une fois et demie la consommation totale de courant des Etats-Unis en 2011.Une remarque au passage: c’est la première fois que l’AIE, créée dans la foulée du premier choc pétrolier de 1973 à l’initiative des Américains pour faire pendant à l’Opep, publie un rapport prospectif «de moyen terme» consacré aux seules énergies renouvelables. Avec une part de 18,4% du bouquet électrique mondial en 2005, elles ne comptent plus pour quantité négligeable depuis longtemps.
La géographie verte s’étend
Un rappel : l’hydroélectricité se taille toujours la part du lion des renouvelables avec 80% des kilowattheures produits en 2011. L’éolien viendra en deuxième position en 2017, avec 16% des KWh verts produits, suivi par la biomasse (8%) et le photovoltaïque (4%).Précision: le rapport ne porte que sur l’électricité, par sur le chauffage où la biomasse (bois, déchets végétaux) est une source importante.
La géographie des énergies vertes va continuer de s’étendre. Le nombre de pays disposant d’un parc éolien terrestre de plus de 100 mégawatts (MW) va passer, de 2011 à 2017, d’une quarantaine à 70 ; de 35 à 45 pour la biomasse, d’une vingtaine à 45 pour le photovoltaïque. La plus forte croissance en puissance installée proviendra du géant énergétique toutes catégories: la Chine. L’Empire du Milieu hébergera 40% des nouveaux mégawatts verts installés dans le monde au cours du prochain quinquennat, suivi par les Etats-Unis, l’Inde, l’Allemagne et le Brésil. Un bémol s’agissant de la Chine: l’AIE souligne que le système tarifaire, le régime administratif et l’intégration des renouvelables dans le réseau électrique pourraient constituer des freins à leur essor.
La crise économique ne va-t-elle pas ralentir les investissements dans les renouvelables?
En 2011, ils ont rebondi, de 19% par rapport à 2010.
Mais le premier trimestre 2012 annonce une chute. L’AIE reste très prudente sur le financement et l’incertitude du cadre réglementaire dans différents pays dans les prochains mois. Une note optimiste dans la conjoncture actuelle: la baisse des investissements serait en partie imputable à la baisse des coûts, et au fait que beaucoup de petites installations, photovoltaïques notamment, non reliées au réseau, échappent aux statistiques.
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